animation nuit de la chouette

Brainville-Porcher au cœur du royaume des ombres

 chouette effraie

Les protecteurs des rapaces nocturnes sont sur le point de repasser à Brainville-Porcher pour une nuit très chouette. Responsable LPO, Claude Navrot lance les invitations. Rendez-vous samedi, dès 20 h 30.

 Qui organise la nuit de la chouette ? «Cette animation est proposée par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et la fédération des Parcs naturels régionaux. Elle est organisée tous les deux ans, depuis 1995, dans toute la France. Pour notre secteur, nous serons une nouvelle fois présents à Brainville-Porcher le samedi 14 mars, à 20 h 30. La salle communale convient très bien et le village et ses abords sont très intéressants. Si nous bénéficions d’un temps calme, sans trop de pluie, on a toutes les chances d’entendre et de voir des rapaces nocturnes. C’est le but de ces rendez-vous.» Quelles sont les espèces qui nichent dans notre région et sont-elles menacées ? «Il y en a principalement quatre. La chouette effraie tout d’abord. C’est une espèce en voie de raréfaction. Elle a pour habitude de nicher dans les clochers. Malheureusement, dans bon nombre de communes, ces clochers sont grillagés pour empêcher les pigeons d’y pénétrer. Les chouettes en font aussi les frais. Il y a ensuite la chevêche. Pour elle, la situation est catastrophique. Avec la disparition des vergers, elle n’a plus d’endroits pour nidifier. Dans le secteur, comme dans le parc de Moncel par exemple, on trouve aussi des hulottes. Elles, en revanche, s’en sortent bien. Elles sont très opportunistes. Il en est de même pour le hibou moyen-duc qui utilise les nids des pies ou des corneilles. Il y en a beaucoup à l’étang de Droitaumont à Jarny.» Concrètement, comment se déroule cette soirée ? «Tout le monde peut y participer, c’est totalement gratuit ! On accueille d’abord les gens dans la salle communale pour une petite conférence sur les rapaces du secteur. Ils assistent ensuite à la projection d’un documentaire et, dans la foulée, on va sur le terrain. Là, grâce à un CD, on émet le chant d’un mâle et on attend la réponse qui, en général, ne tarde pas. C’est tout simple, pour les autres mâles, ce chant veut dire qu’il y a un concurrent sur le territoire, alors ils répondent aussitôt. Bien souvent d’ailleurs, on les entend plus que l’on ne les voit. Nous aurons tout de même des jumelles de vision nocturne avec nous.» Cette animation a-t-elle une autre finalité ? «Comme c’est le cas actuellement pour la migration des grues cendrées (lire RL du 05/03), nous souhaitons demander aux participants de nous fournir des renseignements sur les éventuelles espèces de chouettes vivant près de chez eux. Au niveau de la LPO, nous allons débuter un inventaire dans les villages du Jarnisy et des environs de Briey. Nous utiliserons la méthode dite de la "repasse", avec le CD évoqué précédemment, lors de sorties régulières de 20 h à 0 h. Les gens disposant d’informations peuvent me contacter au 03 82 46 39 24 (répondeur), au 06 76 53 17 83 ou par mail (meurthe-et-moselle-nord@lpo.fr). Parallèlement, nous allons poursuivre notre campagne d’installation de nichoirs pour les chouettes. L’objectif étant de favoriser l’implantation de nouveaux couples.»

Propos recueillis par Yannick Pagliuchi.

Publié dans le Républicain Lorrain le 11/03/2009