Les ornithologues: "Il faut vacciner"
Pour limiter l'épidémie, les ornithologues amateurs de la LPO militent pour la vaccination des oiseaux d'élevage.

La grippe aviaire n'affole pas outre mesure les ornithologues amateurs de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Jean-Yves Schneider, de Rombas (57), et Claude Navrot, de Valleroy (54), rappellent notamment qu'il y a très peu de chances, sous nos contrées, que le virus passe de l'animal à l'homme. "C'est un peu comme dans le sketch de Jean-Marie Bigard où un homme est attaqué par une chauve-souris enragée qui trouve son immeuble, son digicode, son étage, son appartement et imite la voix d'un ami pour qu'on lui ouvre la porte", souligne Jean-Yves Schneider. C'est une longue promiscuité avec les volatiles et leurs déjections, dans de mauvaises conditions d'hygiène, qui peut entraîner une contamination. Pour autant, ils ne minimisent pas le danger: "Grippe ou pas, quand on trouve des oiseaux morts, il ne faut pas y toucher et prévenir les autorités. C'est du simple bon sens", souligne Claude Navrot. Du bon sens que la LPO répète à l'envi sur son site internet (lire également ci-contre).

L'arrivée de la pandémie, les ornithologues de la LPO l'attendent. "
Les scientifiques sont partagés sur le fait qu'un oiseau malade soit capable de migrer sur 3 000 km ou plus. Mais on sait qu'il y a des oiseaux porteurs du virus qui ne sont pas malades", assurent les deux passionnés. "L'exemple du Nigeria est frappant. Il faudra me dire quel oiseau migre à la fin du mois de janvier entre l'Asie ou le Moyen-Orient et le Nigeria", ironise Claude Navrot, qui incrimine autant les échanges commerciaux sans surveillance que les migrateurs. "D'ailleurs, l'avancée de la grippe aviaire en Sibérie s'est faite le long du Transsibérien, à une période où les migrateurs volaient en sens inverse de la progression de la maladie!", renchérit Jean-Yves Schneider.

La seule certitude qu'ils partagent, c'est que "
ceux qui seront les plus malades de la peste aviaire, ce sont les petits producteurs de volailles. Et pourtant, il n'y aucun risque à manger de la viande de volaille". Pour limiter l'extension de la pandémie, ils réclament l'obligation de vaccination des oiseaux d'élevage. "A 0,40 Eur le vaccin, il serait criminel, pour les hommes comme pour la Nature, de faire cette économie".



Æ Dossier complet sur le site de la LPO : www.lpo.fr et réponses individualisées aux questions à l'adresse conseils@lpo.fr.

Emmanuel HUMBERT.
Paru le : 2006-02-19 00:00:00 (Lorraine / Société)