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Sensibiliser les visiteurs aux oiseaux de passage
A l'occasion de la Sainte-Catherine, la LPO de Meurthe-et-Moselle nord située à Valleroy a ouvert ses portes aux visiteurs. Pour les sensibiliser sur la nécessité de nourrir les oiseaux durant les mois d'hiver.

 
"A la sainte Catherine, tout arbre prend racine!" Fort de ce dicton, la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) a accueilli pendant trois jours, du vendredi 11 au dimanche 13 novembre, curieux et passionnés de la nature sur son site de Valleroy. Les visiteurs, en ballade depuis Nancy, Thionville et même Saint-Avold, ont pu découvrir, à travers des sentiers balisés, les espèces végétales de la région. Devant chaque arbuste, un écriteau avec les caractéristiques de la plante et une photo de ce qu'elle deviendra à maturité. Ces journées sont également une opportunité pour sensibiliser les visiteurs aux dangers de l'hiver pour certaines espèces animales.

Les premiers à faire les frais des frimas sont les oiseaux migrateurs en escale dans la région. Parés à lutter contre les grands froids, ils doivent néanmoins trouver de quoi se nourrir et s'abreuver. Délicat: la nature est pauvre durant ces mois.

Oui aux prunelliers

"L'idéal, ce sont les prunelliers et les tournesols" explique Claude Navrot, délégué départemental de la LPO de Meurthe-et-Moselle nord. Mais, si les prunelles d'une belle feraient se pâmer les prétendants, celles du prunellier n'attirent pas les foules. Ces arbres ne se vendent pas dans le commerce. "Les gens demandent toujours des lauriers ou des thuyas, ce qui est catastrophique pour les oiseaux car ils n'y trouvent rien à manger." Les prunelliers, au contraire, offrent des fruits vers septembre, octobre. Leur goût, plutôt acre, ne ravit pas les papilles des gourmets. En revanche, "avec un petit coup de gel, les grives en raffolent!", confie Claude Navrot. Comme la diversité ne nuit pas, ils ne rechignent pas non plus devant des aubépines ou un noisetier.

Il faut savoir que les prunelliers atteignent 2,50 m de hauteur et jusqu'à 5 m de longueur. Ses grandes épines acérées en font une haie impénétrable. Son feuillage nourrit plus d'une soixantaine de chenilles à papillons, comme le flambé et le gazé, deux espèces de plus en plus rares. Ses fleurs sont prisées pour leur nectar et pour leur pollen. De quoi faire changer d'avis les adeptes des sapins, censés les protéger des regards indiscrets.

Claude Navrot prône un jardin naturel. "
Y'a rien de plus beau qu'une haie qui change de couleur au fil des saisons. Les thuyas, ça vit pas!" Son oeil s'illumine alors à la pensée des robes chatoyantes, frémissantes sous le pli du vent. Les visiteurs, convaincus par l'utilité de ces massifs, ont pu s'en procurer directement sur le site. Le succès du week-end a d'ailleurs été tel que tous les tournesols ont trouvé preneurs.

Paru le : 2005-11-14 00:00:00 (Briey / Orne)